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-------------------------------------------"La protection des grands prédateurs en France est remise en question", "\" Le loup n'est pas un animal extra \"", "", "", "", "", "CHORGES (Hautes-Alpes) de notre envoyé spécial - Réunis à Chorges (Hautes-Alpes) les 29 et 30 mars, pour l'assemblée générale de la Fédération nationale ovine, bergers et éleveurs ont eu tout loisir de dire leurs griefs sur la présence du loup dans les zones d'élevage et de transhumance (qui commence d'ici quelques semaines). Non, disent-ils, \" le loup n'est pas un animal extra et les éleveurs des empêcheurs de tourner en rond \". Pour eux, \" il y va de l'existence même d'une profession déjà hautement fragilisée, notamment dans les zones montagneuses \".",
"", "Aux 5 774 moutons tués par les loups depuis 1992 dans l'arc alpin, selon la Fédération ovine, s'ajoutent les dommages collatéraux : bêtes stressées, avortements, lactation réduite, croissance contrariée des agneaux, difficulté à affermer les lieux de pâturage où le loup est signalé. En découleraient des dommages pour l'environnement et l'activité touristique. Les éleveurs craignent également que le \" zonage \" prescrit par le gouvernement (irréalisable concrètement selon eux) ne soit en fait qu'une manière d'installer définitivement les loups là où ils sont aujourd'hui.",
"", "Pour Alain Bayrou (DL), président du conseil général des Hautes-Alpes, la décision d'accepter la réintroduction, naturelle ou organisée, de ce grand prédateur est \" une provocation contre la ruralité et le monde rural \". Les éleveurs disent qu'ils n'en veulent pas aux loups en tant que tels, mais refusent simplement leur présence sur les lieux de pastoralisme. Ils attendent une \" position claire de l'Etat \". Le cantonnement des meutes dans des parcs clôturés reste la seule solution acceptable pour l'ensemble des acteurs de la filière ovine. Parquer la trentaine de loups reviendra moins cher à la société, affirme la FAO : un loup revient actuellement - compte tenu de la gestion administrative des prédateurs et des indemnisations - à quelque 784 000 francs l'unité.",
"", "", "La protection des grands prédateurs en France est remise en question", "Après le vote de l'amendement Bonrepaux, ordonnant la capture des ours implantés dans les Pyrénées, les passions sont montées d'un cran. Les loups de l'arc alpin risquent d'être la prochaine cible. Les arguments des élus et des éleveurs ovins reflètent les difficultés d'une profession", "", "DUPONT GAELLE", "", "", "LA BREBIS tient sa revanche sur les grands prédateurs : l'ours des Pyrénées et le loup des Alpes sont priés de se replier. Le sort des ours slovènes implantés dans les Pyrénées en 1996 a été tranché par les députés, lors de la discussion du projet de loi sur la chasse, qui doit être voté lors d'un scrutin solennel mardi 4 avril (Le Monde du 30 mars). \" Compte tenu de la perturbation qu'ils génèrent (...), il sera procédé à leur capture \", indiquait l'amendement voté à l'initiative du député (PS) de l'Ariège Augustin Bonrepaux.",
"", "Les six ours n'ont guère obtenu de soutien des autorités. La ministre de l'environnement, Dominique Voynet, a admis le manque de concertation avec les bergers et s'est rendue aux arguments des anti-ours, même si dans un entretien dans le Journal du dimanche, elle corrige ses déclarations précédentes (lire page 15).", "", "OBSESSION ATAVIQUE", "", "Pour l'heure, les loups ne sont pas atteints par les attaques des élus montagnards. Mais ils peuvent, eux aussi, numéroter leurs abattis. Le député (RPR) des Alpes-Maritimes Christian Estrosi a tenté, au cours du même débat, de les inscrire sur la liste des animaux à éradiquer. Sa demande a été rejetée, mais la question devrait réapparaître lors de l'examen du projet de loi au Sénat.",
"", "Six ours et trente loups. Tel est l'enjeu du débat tumultueux qui oppose depuis plusieurs années les défenseurs de la nature aux éleveurs d'ovins, relayés par les élus alpins et pyrénéens. Ces derniers affirment l'incompatibilité des espèces sauvages avec l'élevage. Réponse des écologistes : pour une brebis tuée par un loup ou un ours, dix meurent des attaques de sangliers ou de chiens errants. \" Propagande ! \", réfutent les éleveurs. Et quand bien même, l'obsession atavique persiste : leurs aïeux ont eu trop de mal à se débarrasser de ces espèces dévastatrices. Que les prédateurs aient été introduits artificiellement (comme les ours), ou qu'ils soient réapparus spontanément, comme les loups arrivés d'Italie dans le parc national du Mercantour en 1992, ils ne sont pas les bienvenus. Un prédateur dans un alpage, c'est \" un chien dans un jeu de quilles, un renard dans un poulailler \", martèle Denis Grosjean, secrétaire national de la Fédération nationale ovine.",
"", "\" La nature n'est pas un jardin \", répond Pierre Athanaze, membre de France Nature Environnement. \" Le rural profond veut aseptiser la nature \", reprend Gérard Charollois, président de l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas). Conscients toutefois des dégâts provoqués par leurs protégés, les écologistes brandissent force mesures de prévention. Le célèbre chien patou, protecteur des troupeaux, est appelé au secours des brebis. La présence permanente du berger auprès des bêtes fait également déguerpir les prédateurs. Réponse, une fois encore, sans appel : \" L'élevage s'est adapté à la disparition des prédateurs. Les troupeaux comptent plusieurs milliers de bêtes laissées en liberté : les surveiller coûterait une fortune \", pour Denis Grosjean. Les bergers refusent de modifier leur mode de vie pour satisfaire ce qui est considéré comme un caprice de gens des villes, fascinés par une nature sauvage dont ils ne subissent pas les conséquences. Ils rappellent que l'élevage extensif assure la survie de la montagne menacée de désertification.",
"", "Le débat, déjà vif, devient acerbe quand on parle d'argent. Les montagnards contestent les millions de francs investis dans le maintien des espèces protégées.", "", "Les écologistes évoquent les primes allouées pour chaque brebis tuée, et ne se privent pas de rappeler que le pastoralisme en crise survit grâce à des aides de l'Etat et de l'Union européenne. Certains soupçonnent même les éleveurs et leurs organisations syndicales d'utiliser le combat contre les médiatiques prédateurs pour attirer l'attention de l'opinion sur leurs problèmes économiques. Les bergers, en tout cas, ne se laissent pas convaincre par ceux qui pensent que le retour des loups et des ours, ou des lynx, est \" une chance \", y compris du point de vue du tourisme, pour l'Hexagone.",
"", "Côté loups, la saga des bêtes sauvages, déjà riche d'innombrables rapports, programmes et études s'enrichit d'un nouvel épisode : le plan gouvernemental pour \" la préservation du pastoralisme et du loup dans l'arc alpin \". Ce plan, en débat jusqu'au 30 avril, est composé de \" propositions \", rappelle l'entourage de Dominique Voynet. Il restreint le territoire du loup et définit deux types de zones. Dans les premières (les parcs du Mercantour et du Queyras), les bêtes seront tolérées et les éleveurs aidés à lutter contre la prédation. Dans les secondes, les loups pourront être capturés ou abattus \" lorsque des dégâts importants sont constatés sur les troupeaux \".",
"", "DIRECTIVE \" HABITATS \"", "", "Ce plan, compromis entre les ministères de l'agriculture et de l'environnement, ne satisfait aucun des deux bords. Les éleveurs relèvent la ségrégation entre \" zone occupée \" et \" zone libre \", où les coups de feu seront permis. Coté pro-loup, on y voit un \" plan d'éradication déguisé \". \" Le tir est autorisé. Le zonage cherche à geler la recolonisation du loup \", affirme Bertrand Sicard, membre du groupe Loup France.", "", "Le débat autour du plan risque de s'envenimer. Chacun des deux camps est aiguisé par l'affaire des ours rayés de la carte à l'Assemblée. Sur ce front, les associations devraient en appeler aux juges, en s'appuyant sur la convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe et sur la directive européenne \" Habitats \". Toutes deux imposent à la France de protéger la faune et la flore sauvages, mais établissent des distinctions entre les espèces. Le loup, réapparu spontanément, est mieux protégé que l'ours. Ses défenseurs s'unissent malgré tout contre le plan gouvernemental et préparent les pancartes pour leurs prochaines manifestations : elles suivront les nouvelles démonstrations des éleveurs de moutons, qui ont eu lieu samedi et dimanche à Salon et à Aix-en-Provence. Les \" anti \" ont tiré les premiers et remporté une victoire symbolique. Le camp d'en face fourbit ses armes.",
"", "", "", "La polémique vue du parc animalier des Angles", "\" Comment faire comprendre au loup qu'au-delà d'une ligne il est indésirable ? \"", "", "", "", "LES ANGLES (Pyrénées-Orientales) de notre envoyé spécial - \" Tenez ! le dominant est là. Il est intrigué. Il nous observe. C'est normal, nous sommes sur son territoire. Il cherche à savoir quelles sont nos intentions. \" Charles Balaguer, trente-quatre ans, gère le parc animalier des Angles, petite station d'hiver et d'été des Pyrénées-Orientales : 1 650 mètres d'altitude, sur le plateau du Capcir, dominé par le massif du Carlit, qui culmine à 2 921 mètres entre Conflent et Cerdagne, à la pointe extrême du pays catalan.",
"", "De fait, sur un rocher qui surplombe les 7 000 mètres carrés de terrain, arboré et clôturé, en fort dénivelé, où elle est parquée avec les six autres membres de sa meute, la bête est campée, immobile. Pelage mêlé de gris et de noir, encolure épaisse, museau pointu sur une tête massive, éclairée par deux yeux extraordinairement perçants. Une impression de force et de légèreté. La femelle dominante entraîne, elle, le reste du clan dans une sarabande effrénée, mais à bonne distance, le long de la clôture grillagée.",
"", "\" Au départ, nous voulions présenter la faune pyrénéenne dans son milieu naturel et dans sa diversité ancienne et actuelle. Nous voulions aussi des animaux-phares : l'ours mais aussi le loup - chacun pour des raisons différentes - étaient très emblématiques de nos montagnes. C'est pour ces raisons que nous les présentons aux 100 000 visiteurs annuels, au même titre que les autres espèces \", explique Charles Balaguer.", "", "L'objectif premier est atteint : le site du Pla de Mir, à un jet de pierre des Angles, est un espace montagnard forestier typique de 37 hectares de pins \" à crochets \". Les enclos ont été choisis ou mis en valeur en fonction du biotope de chaque espèce : éboulis ou chaos granitiques pour les isards et les bouquetins, terrain bien exposé et herbeux pour les marmottes... Sangliers, mouflons ou autres bisons (présents ici il y a onze mille ans), rennes (disparus de la région depuis des millénaires), daims, cerfs et grands tétras font la joie des visiteurs.",
"", "Mais l'attraction majeure, ce sont bien les trois ours bruns (un mâle et deux femelles) et la horde des sept loups. Ils soulèvent curiosité, crainte et fascination, à la mesure des polémiques passionnelles soulevées par leur retour en France. Venir les voir évoluer en semi-liberté, dans un espace certes restreint - \" le temps des zoos et de leurs cages abominables est cependant révolu. Bien sûr, nous aurions pu leur laisser une surface plus grande, mais nous avons fait le compromis entre le bien-être des bêtes et le plaisir du public \" - est déjà une manière de les accepter.",
"", "Les parcs animaliers, comme celui des Angles ou de l'Ariège et de la Lozère, constituent-ils une solution médiane, rejoignant celle du \" zonage \" préconisée par le gouvernement ? \" Comment peut-on faire comprendre au loup, qui est un animal parcourant de grandes distances pour assurer sa survie, qu'au-delà d'une certaine ligne imaginaire il est indésirable ? \", s'interroge Charles Balaguer. Il doute aussi que \" les gens soient pour l'instant capables d'accepter la présence des grands prédateurs à l'état sauvage, parce qu'ils entrent directement en concurrence avec l'homme \". \" Mais nous participons justement, et d'une manière douce, à sa réintroduction par la connaissance qu'on en donne au public \", assure-t-il.",
"", "\" De toute manière, le loup arrive naturellement chez nous. Que son origine soit controversée, d'Espagne ou d'Italie, ce n'est pas le problème. Il est déjà là et je ne parle pas de ceux de mon parc... \" Le responsable du parc se dit persuadé qu'il est possible de tolérer, en montagne, un petit nombre de grands prédateurs - les Espagnols ont le droit de réguler leurs populations de loups.", "", "Quoi qu'il en soit, les canidés sauvages du parc des Angles ne sont plus les seuls des Pyrénées-Orientales. Depuis quatre ans, on évoquait la présence d'un loup. Aujourd'hui, le doute est levé. C'est bien un Canis lupus qui a choisi de s'établir dans le secteur de Nohédes, en plein massif de Madres, dans le Capcir.",
"", "", "La protection des grands prédateurs en France est remise en question", "Des Alpes aux Pyrénées", "", "Loups : une trentaine d'individus seraient aujourd'hui cantonnés surtout dans les parcs du Mercantour (Alpes-Maritimes) et du Queyras pes), où leur présence a été signalée dès 1992. Un loup qui pourrait, lui aussi, être originaire des Abruzzes (Italie du nord) est présent dans les Pyrénées-Orientales depuis 1996. En août 1998, un jeune loup a été photographié dans le massif des Lorès en Vanoise (Savoie). La présence de meutes est aussi signalée dans le massif de Belledonne (Isère), le Vercors et l'Oisans. Les adversaires des loups soupçonnent une réintroduction artificielle, au moins partielle, des loups.",
"", "Ours : une centaine d'ours bruns existaient dans les Pyrénées en 1960. Ils n'étaient plus qu'une vingtaine en 1980. Trois ours slovènes ont été réintroduits dans les Pyrénées centrales à partir de 1996. Ils ne seraient plus que six, dont deux oursons issus de la célèbre Mellba, tuée en septembre 1997 par un chasseur.", "", "")
-------------------------------------------"REGIONS L'opposition au retour des ours et des loups se durcit;A PROPOS DES LOUPS", "Les bergers du Mercantour réclament des battues", "", "", "NICE de notre correspondant - Les carcasses de brebis égorgées ont jeté un froid sur le champ de foire de Sospel, à une cinquantaine de kilomètres de Menton (Alpes-Maritimes). La veille de la fête agricole, des loups ont encore attaqué des troupeaux. Ces incidents se multiplient dans le massif du Mercantour : en une année, la direction départementale de l'agriculture en a reconnu quatre-vingt-quatre pour trois cent cinquante animaux tués.",
"", "Les analyses du laboratoire du CNRS de l'université de Grenoble, faites sur trois loups retrouvés morts dans le Mercantour, sont formelles : ils ont les mêmes caractéristiques génétiques que ceux des Abruzzes. \"Il s'agit d'un retour naturel\", conclut le préfet, Philippe Marland. Dès lors, la convention de Berne protège le loup. Mais elle ne s'applique que dans le cas d'une migration naturelle et non d'une réintroduction, volontaire ou accidentelle. Cette distinction nourrit un vif débat entre protecteurs de la nature pour qui le retour du loup est une chance pour l'environnement et les éleveurs qui veulent le chasser.",
"", "Quelle que soit l'origine génétique du loup, les bergers contestent la migration : \"Des Abruzzes au Mercantour, il y a 700 kilomètres. Tout au long du trajet, il n'y a ni traces ni prédations\", avance Mauricette Millo, directrice de la chambre d'agriculture. Lâcher clandestin ou négligence ? Personne n'ose pour l'instant répondre. Mais les loups sont présents bien plus près du Mercantour : sur le versant italien de la montagne, à Murazzano (près de Cuneo), le parc-safari Langhe en élève douze. Une responsable indique qu'elle peut vendre certaines de ses bêtes à des particuliers, en fonction du nombre de naissances enregistrées dans l'année et à condition de venir en discuter sur place. C'est cette piste qui alimente l'opposition entre les deux thèses, phénomène naturel ou légèreté de l'homme. Le statut du loup du Mercantour en dépend.",
"", "Les arrêtés municipaux pris par quelques mairies pour autoriser les battues au loup ont été suspendus par le tribunal administratif. Les battues à l'effarouchement, organisées par la préfecture pour éloigner l'animal sauvage des zones de pâture, laissent les bergers perplexes. Eux ne retiennent qu'une solution radicale : \"Le loup, on ne l'a pas tiré. Pas encore...\", suggère un éleveur, Denis Rogeri. Cet été, son troupeau et celui d'un autre berger ont été attaqués sept fois; cinquante brebis ont été tuées. \"Les attaques sont imprévisibles, explique M. Rogeri. Depuis septembre, elles s'intensifient, peut-être parce que les brebis sont plus proches de zones boisées ou parce que, avec le retour de la fraîcheur, le loup change ses habitudes alimentaires.\"",
"", "FORTES INDEMNISATIONS", "", "Cette année, le montant des indemnisations versées aux éleveurs atteindra 400 000 francs. Pour la chambre d'agriculture, les indemnités, les subventions pour un aide-berger, l'achat d'une cabane et d'un chien \"patou\" ne compensent ni le temps perdu pour faire reconnaître par un vétérinaire et un garde du parc national les dommages, ni la perte d'exploitation sur la gestion des agnelages. \"Personne ne nie le poids réel de la prédation, mais nous devons agir avec un minimum de confiance entre tous, plaide Philippe Marland. Il n'est pas question de protéger le loup contre les bergers, mais de le faire avec eux.\" Le ministère de l'environnement réfléchit à la création de zones où les captures de loups seraient possibles. \"Si le loup était en Corse, je ne sais pas si le ministère de l'environnement serait encore debout ! s'impatiente Denis Rogeri. Tous ces gens parlent de la montagne sans en rien connaître.\" Gens des villes et gens des montagnes, deux langues différentes : les premiers veulent réapprendre à vivre avec le loup, les seconds pressent les élus de prendre de nouveaux arrêtés autorisant les battues.",
"", "Mardi 3 décembre 1996, p. 12", "", "L'opposition au retour des ours et des loups se durcit", "La réintroduction d'animaux sauvages, défendue par l'Union européenne, se heurte à un rejet multiforme lorsqu'il s'agit de prédateurs. Eleveurs et chasseurs combattent cette politique, qu'ils assimilent souvent à une exigence de citadins mettant en péril cheptels et gibiers", "", "THEPOT STEPHANE", "", "", "TOULOUSE de notre correspondant - BIODIVERSITÉ L'introduction récente de deux jeunes ourses sauvages en Haute-Garonne soulève des protestations, notamment de la part des bergers, malgré l'intérêt des collectivités locales pour cet attrait touristique potentiel. QU'IL SOIT SPONTANÉ ou organisé, le retour de prédateurs sauvages et protégés (lynx, ours, loup) heurte souvent les populations proches. DANS LES PYRÉNÉES, un technicien atypique de l'Office national de la chasse, qui arpente le territoire des ours depuis vingt ans, plaide pour une réintroduction \"douce\" et \"progressive\". DANS LE PARC NATIONAL DU MERCANTOUR (Alpes-maritimes), les bergers réclament des battues contre les loups qui ont égorgé plusieurs centaines de bêtes cette année. L'EUROPE souhaite néanmoins développer cette politique de réintroduction dans un souci de gestion durable de l'espace.",
"", "Le col du Portet d'Aspet délimite la frontière administrative entre les départements de l'Ariège et de la Haute-Garonne. A 1 069 mètres d'altitude, il sépare désormais le superbe paysage de moyenne montagne en deux parties radicalement opposées. Le versant haut-garonnais se proclame fièrement \"Pays de l'ours\", alors que l'ariégeois rejette catégoriquement l'animal et les conditions de sa réintroduction.", "", "Au début de l'été, l'ours a signé son grand retour dans ces montagnes où on le pensait à jamais disparu : deux femelles capturées en Slovénie ont été lâchées sur le territoire de la commune de Melles, à quelques kilomètres à vol de vautour de l'Ariège. Le maire, André Rigoni (div. d.), attendait ce moment depuis 1993. Cette année-là, il signe avec Michel Barnier, alors ministre de l'environnement, une charte qui prévoit la réintroduction des ours à deux conditions : une aide de l'Etat au développement économique et l'assurance que \"le renforcement de la population ursine ne doit entraîner aucune contrainte particulière à l'égard des habitants\". La méthode se veut radicalement différente de celle employée précédemment par Brice Lalonde dans le Béarn, qui cristallisa l'opposition des chasseurs, des éleveurs et des élus locaux, autour de son projet de réserves à ours assimilées à des sanctuaires dont l'homme était banni. \"On ne fait pas une politique de l'environnement contre les gens, mais avec eux\", souligna Michel Barnier lors de son passage à Melles. Trois autres petites communes de Haute-Garonne, voisines de Melles, adhèrent à ce nouvel état d'esprit et se regroupent au sein de l'Association pour le développement économique et touristique (ADET) que préside M. Rigoni.",
"", "QUARANTE MOUTONS TUÉS", "", "Mais les ourses slovènes ne lisent pas les chartes et ignorent les frontières. La première, baptisée Ziva, file directement dans le val d'Aran, en Espagne, et la seconde, Melba, établit son territoire principal en Ariège. Toutes les deux ont dédaigné les sites de nourrissage disposés sur le territoire de l'ADET pour tenter de les y fixer. Elles préfèrent s'intéresser de près aux troupeaux de moutons qui estivent dans les montagnes voisines. A ce jour, dix-sept attaques ont été reconnues par l'équipe de suivi. Bilan : quarante ovins tués. D'où la colère et le désarroi des bergers, relayés par les élus locaux.",
"", "Le 28 septembre, les vingt-six communes du canton de Castillon-en-Couserans (Ariège) réclament officiellement la capture de Melba et l'arrêt de l'expérience de réintroduction. Robert Zonch, le conseiller général PS du secteur, s'indigne : \"Melba n'est qu'une malheureuse clandestine abandonnée par une famille indigne. Quand on adopte un animal, on s'en occupe jusqu'au bout.\" \"C'est vrai qu'elle déconne, Melba, mais faut pas exagérer\", rétorque André Rigoni, biologiste, en soulignant que les chiens errants, ou même la foudre, provoquent chaque année bien plus de dégâts dans les troupeaux que l'ourse nouvellement arrivée. Depuis, Ziva et Melba seraient revenues sur le territoire de l'ADET. Peut-être même vont-elles y hiberner...",
"", "Sur le terrain, André Rigoni, recruté pour suivre les ourses à la trace, reconnaît qu'il passe désormais plus de temps à travailler l' \"acceptabilité sociale\" qu'à peaufiner des rapports scientifiques. Il se trouve pourtant des éleveurs et des élus, essentiellement en Haute-Garonne, qui se déclarent prêts à soutenir et à rejoindre l'expérience en cours. Les éleveurs sont intéressés par le système d'indemnisation plutôt avantageux (environ 1 350 francs par brebis tuée) et les différentes aides au pastoralisme mises en place sur les territoires de l'ADET. Les élus, quant à eux, voudraient associer leurs communes à l'élan touristique que pourrait susciter le Pays de l'ours. \"On n'a pas si souvent l'occasion de faire venir la télé\", constate, pragmatique, le jeune maire d'Arbas, qui vient de faire adopter par son conseil municipal le principe d'une adhésion à l'ADET.",
"", "\"PARC DE VISION\" EN PROJET", "", "L'intérêt des élus locaux de Haute-Garonne s'est fait plus vif depuis que le vieux projet d'un \"parc de vision\", permettant à des milliers de visiteurs de contempler des ours in visu, a été relancé. \"C'est un projet d'envergure, on y verra tous les ours du monde à l'exception de l'ours polaire et du panda\", s'enflamme M. Rigoni. Une quarantaine d'hectares sont déjà réservés à proximité de la petite station de ski du Mourtis, et l'investissement projeté se chiffre à plusieurs millions de francs. Faut-il croire au miracle économique ? \"Lourdes a décollé grâce à la Vierge; nous, nous aurons l'ours\", a coutume de dire André Rigoni, même s'il doit reconnaître que les touristes n'ont pas pris son village d'assaut. Le berger, qui vend ses fromages de brebis avec le joli logo du \"Pays de l'ours\" en guise d'étiquette, constate, désabusé, qu'il n'a pas vendu un fromage de plus cet été.",
"", "", "Mardi 3 décembre 1996, p. 12", "", "REGIONS L'opposition au retour des ours et des loups se durcit ANALYSE;NOUVEL ARRÊTÉ PUBLIE AU JOURNAL OFFICIEL DU 10 OCTOBRE 1996", "Réapprendre à vivre avec la faune sauvage", "", "ZAPPI SYLVIA", "", "", "UN NOUVEL ARRÊTÉ du ministère de l'agriculture et du ministère de l'environnement, publié au Journal officiel du 10 octobre, renforce le statut d'animal protégé du loup, de l'ours et du lynx. Reprenant les garanties prévues par la directive européenne sur la conservation des habitats et des espèces d'intérêt communautaire, ce texte interdit toute destruction pour cause de dommages économiques. Les opposants aux grands prédateurs ne désarment pas pour autant.",
"", "Le face-à-face oppose agriculteurs et chasseurs aux naturalistes et écologistes. Les mêmes tensions avaient prévalu dans le massif vosgien quand le lynx fut réintroduit en 1983. Les premiers s'insurgent contre une pratique qui met en danger leurs bêtes. Et, comme une grande partie du monde rural sur les questions concernant la protection de l'environnement, les bergers supportent mal ce qu'ils ressentent comme une exigence de citadins.", "", "Pourtant, au-delà des mesures ponctuelles d'aide aux éleveurs (l'indemnisation pour chaque ovin tué s'élève à 1 200 francs en moyenne, soit nettement plus que le prix de marché), le retour des grands carnassiers pose un vrai débat de société : peut-on vivre au XXe siècle avec des animaux sauvages, écartés à la suite d'une véritable politique d'élimination ? Les différents ministères de l'environnement, sous l'impulsion de nombreuses conventions internationales, ont répondu par l'affirmative. L'enjeu est d'aider les espèces en voie de disparition, en tenant compte des activités humaines, \"afin de respecter le droit aux générations futures à disposer d'un patrimoine non dégradé\", souligne Véronique Herrenschmidt, de la direction de la nature et des paysages du ministère de l'environnement. Partie intégrante d'une gestion durable de l'espace, le retour du loup, du lynx et de l'ours permet à l'écosystème de retrouver un équilibre que l'activité humaine lui avait fait perdre.",
"", "La politique de préservation initiée par les instances européennes se joue donc sur le long terme. Le seuil de viabilité écologique des grands carnassiers est encore loin d'être atteint en France : si on veut pouvoir fixer des populations d'animaux sauvages, ce sont quelques centaines de bêtes qui devront être protégées, comme les loups en Italie. Il faudra bien alors vivre avec. Comme le rappelle Lionel Brard, président de France nature environnement, cet effort a un coût : \"Si on globalise l'impact de la faune sauvage, on arrive à 20-25 millions de francs de dégâts, soit 40 centimes par habitant et par an. Est-ce que les Français sont prêts à payer ce prix pour maintenir une faune sauvage ?\"",
"")
-------------------------------------------"Cause animale : l'émotion, et après ?", "", "", "La mort de l'ourse Cannelle permet aux associations de renforcer une cohésion parfois aussi menacée que les espèces qu'elles défendent", "", "", "", "La présence de quelques milliers de manifestants à Paris pour protester, début novembre au Panthéon, contre le sort réservé aux grands prédateurs en France (mort de deux loups dans les Alpes et d'une femelle ours dans les Pyrénées), a été saluée comme une réussite par les associations organisatrices (WWF, SPA, Ferus). On était pourtant loin de la foule attendue par les défenseurs les plus acharnés des animaux sauvages, espérant secrètement que la vague d'émotion suscitée dans l'opinion par la mort de l'ourse Cannelle entraînerait une plus large participation. Si de nombreux particuliers se sont effectivement joints au cortège, souvent en famille et sans être particulièrement militants, il est permis d'en déduire la faible proportion d'adhérents réellement actifs dans les associations de défense de la faune sauvage à travers le pays.",
"", "", "Encore faut-il souligner que la date de la manifestation avait été arrêtée avant même l'annonce, très médiatisée, de la disparition de l'ourse dans les Pyrénées. Il s'agissait initialement de protester contre la décision conjointe des ministères de l'agriculture et de l'écologie d'autoriser l'abattage de loups dans les Alpes et de lutter contre un amendement parlementaire déposé par le lobby des élus montagnards instituant des zones d'exclusion des prédateurs.", "", "",
"Mais toutes les associations n'étaient pas parvenues à se mettre d'accord sur l'opportunité d'une telle manifestation. France Nature Environnement (FNE), qui fédère la plupart des associations de protection de l'environnement (3 000 associations, 300 000 membres) est ainsi restée en retrait. La mort de l'ourse a paradoxalement permis aux associations de « reprendre du poil de la bête », et de renforcer une cohésion presque autant menacée que certaines espèces.", "", "", "CHASSEURS ET ÉCOLOGISTES",
"", "", "On pourra certes objecter que les ours et les loups ne courent pas dans le bois de Vincennes ou la forêt de Fontainebleau et que les associations les plus concernées par le retour de ces grands carnivores se trouvent plutôt à proximité des Alpes ou des Pyrénées. Des manifestations ont d'ailleurs été organisées à Nice et dans les environs des sites alpins où les loups ont été abattus. Outre la Frapna, l'une des plus puissantes fédérations régionales du réseau FNE, dotée d'antennes départementales très actives en Rhône-Alpes, l'association la plus en pointe sur le dossier « loup » dans le sud-est de la France est sans conteste l'Aspas. Si cette association a choisi le renard pour emblème, c'est qu'elle refuse depuis son origine le classement en « nuisibles » de certaines espèces sauvages. Résolument opposée à la chasse, l'Aspas milite également pour la création de zones de non-chasse et l'interdiction de ce loisir le dimanche, comme une centaine d'autres associations.",
"", "Dans les Pyrénées, en revanche, on a pu voir des chasseurs et des écologistes manifester ensemble en vallée d'Aspe après la mort de Cannelle. Cette initiative spontanée, à mille lieux du cortège du Panthéon, vient rappeler que des militants naturalistes de terrain ont une approche plus pragmatique de la défense de la faune sauvage.", "", "", "Preuve supplémentaire de la difficulté à mobiliser les Français autour de la cause des animaux sauvages, l'association Artus, créée spécialement dans les années 1980 pour venir en aide aux ours dans les Pyrénées, a fusionné en 2003 avec le groupe « Loup » et les défenseurs du lynx pour constituer Ferus, une association spécialisée dans la défense des grands prédateurs. Portée par la volonté du président de la République, François Mitterrand, et dotée d'un généreux sponsor privé (La Maison de Valérie), Artus a toutefois partiellement échoué à susciter un vaste mouvement du type « touche pas mon ours ». L'association a cependant eu le temps matériel de mettre ses compétences techniques et ses moyens financiers au service de l'opération de réintroduction de trois ours slovènes dans les Pyrénées centrales, avant de promouvoir l'utilisation de chiens « patous » auprès des bergers.",
"", "", "PHÉNOMÈNES DE MODE", "", "", "C'est finalement une autre association, créée en 1991 par quatre maires de petits villages montagnards de Haute-Garonne, qui a pris le risque politique de la réintroduction, en échange de retombées économiques pour leur territoire, comme l'indique clairement son intitulé : association de développement économique et touristique (ADET). Davantage conçue à l'origine comme une agence de développement ou un office de tourisme du « pays de l'ours », l'association s'est élargie géographiquement, mais aussi sociologiquement, en s'ouvrant aux particuliers, aux éleveurs, artisans, chasseurs, etc.",
"", "Mais l'ADET compte aussi des adversaires résolus dans les départements voisins, qui ont à leur tour constitué des associations d'opposants recrutant principalement parmi les organisations professionnelles agricoles. Dans les Pyrénées, la lutte entre pro- et anti-ours passe aussi par le tissu associatif.", "", "", "A Estenos, petit village du Comminges (Haute-Garonne), Claude Lehu, président de l'association locale des amis de l'ours dans les Pyrénées-Centrales (Amopyc), avoue se sentir parfois bien isolé. Son association, créée au lendemain des premières réintroductions, revendique un fichier de plus de 600 sympathisants, mais il est souvent seul pour rédiger son bulletin trimestriel, L'Empreinte de l'Ours, envoyé dans plus de 40 départements. L'association ne compte que des bénévoles et ne dispose donc d'aucune « structure administrative », précise M. Lehu, retraité.",
"", "Plus à l'ouest, dans le Béarn, le président du FIEP (lire ci-dessous), Gérard Caussimont, est enseignant à Oloron-Sainte-Marie. Son association, qui se consacre depuis bientôt trente ans au suivi des derniers ours pyrénéens, dispose d'un budget d'environ 120 000 euros qui lui permet de salarier deux permanents. Le FIEP bénéficie de l'aide précieuse du WWF, le fonds mondial pour la nature. Les moyens de cette grosse ONG internationale, née en 1961 à Londres et qui revendique 4,7 millions de membres à travers 96 pays, sont sans commune mesure avec les petites associations locales. Gérard Caussimont constate néanmoins que même une petite association comme la sienne est confrontée à des phénomènes de mode, voire de marketing. « Le loup avait volé la vedette à l'ours depuis deux ou trois ans », concède le président du FIEP, qui a vu ses effectifs de membres passer sous la barre du millier de donateurs.",
"", "", "", "", "Trois questions à... Massimiliano Rocco", "", "", "", "", "1 Massimiliano Rocco, vous êtes responsable du secteur « espèces » du WWF-Italie, association qui s'est toujours battue pour que l'homme et le loup s'entendent. Les choses se passent plutôt bien dans le parc national des Abruzzes. Comment l'expliquez-vous ?", "", "", "La vie en commun à l'intérieur du parc, et dans les Apennins en général, remonte à plusieurs siècles. Même s'ils sont moins nombreux que par le passé, les loups ont toujours été là. Le lien avec le « prédateur » ne s'est jamais rompu. Bien sûr, en Italie comme en France, les bergers et les personnes qui viennent à son contact perçoivent le loup comme un compétiteur. Mais grâce aux campagnes menées par des associations comme la mienne et à la clairvoyance des administrateurs du parc qui ont misé sur une autre approche, le loup n'est pas que ça. Aujourd'hui, il est perçu comme une occasion de développement, de richesse, à travers l'écotourisme. Prenez Civitella Alfadena, petite ville du parc où il est possible de voir, de « sentir », d'écouter le loup. La commune possède aussi son Musée du loup et attire les touristes.",
"", "", "2 Est-ce comme ça dans toute l'Italie ?", "", "", "Non. Il existe encore des formes de braconnage qui visent le loup, mais, en général, il y a cette conscience en Italie que le loup est une richesse. Il faut dire que ce n'est pas d'aujourd'hui que l'on parle du loup de cette façon. Notre première campagne, Saint-François, remonte à 1973. Tout cela a servi à sa connaissance, à faire en sorte qu'il ne soit plus le méchant loup du Chaperon rouge, qu'il fasse partie de notre biodiversité.",
"", "", "3 En France, l'abattage de quatre loups a été autorisé par le gouvernement cet été. Fin octobre, deux animaux ont été tués dans les Alpes, légalement. Qu'en pensez-vous ?", "", "", "C'est impropre et inopportun. On ne peut pas prendre des décisions dans ce domaine sans un réel débat préalable avec les pays voisins, surtout avec l'Italie, parce qu'il n'existe pas de loups italiens et de loups français, mais des loups faisant partie d'une même population. Et les utiliser comme « monnaie d'échange », en décidant que quatre d'entre eux peuvent être abattus, ne résout pas le problème et ne représente qu'une petite récompense accordée à ceux qui protestent."
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-------------------------------------------"Que la montagne soit !", "", "Lors de leur assemblée départementale, les membres de l'ANEM ont une nouvelle fois appelé à la reconnaissance de la spécificité montagne au sein de divers projets de lois", "", "Les montagnards sont las mais n'entendent pas pour autant baisser les bras à la veille d'échéances nationales et européennes qui nécessiteront une grande solidarité.", "", "Tel est le constat qui ressort de la réunion de l'association nationale des élus de la montagne des Alpes de Haute-Provence qui s'est tenue hier au Conseil général. Le projet de loi Voynet sur l'aménagement du territoire, Natura 2000, la réforme des fonds structurels, le désenclavement du département et le retour du loup , furent autant de sujets sur lesquels les élus ont exprimé leurs craintes voire leur désapprobation.",
"", "Au-delà des clivages politiques, tous ont été unanimes quant à la nécessaire reconnaissance de la spécificité montagne, longtemps appelée mais qui tarde encore à voir le jour. \"Une France à deux vitesses\", regrettait Henri Savornin, président départemental de l'ANEM.", "", "Vives réactions", "", "Le projet de loi Voynet, qui fera d'ailleurs l'objet d'un débat au sein de l'association des maires du département dans les semaines à venir, a déclenché hier quelques vives réactions.",
"", "\"Dès les premières lignes des motifs de cette loi, on peut lire que la France est peuplée de 80 % d'urbains et de 20 % de ruraux.", "", "Faux ! commentait une élue, ces chiffres dont on ne donne d'ailleurs pas la source ne sont pas ceux de l'INSEE et le projet de loi s'appuie néanmoins sur eux ! Autant dire qu'à partir de là rien n'est plus possible pour nos régions de montagne !", "", "Plus nuancé dans ses propos, le député-maire de Digne et président du conseil général notait pour sa part que le projet comportait certes des risques mais qu'il contenait également des opportunités. Lesquelles pourront être saisies en fonction des moyens à venir et de l'introduction d'une spécificité montagne.",
"", "La réforme des fonds structurels, imposée en grande partie par l'élargissement de l'Union vers les pays d'Europe centrale, ne devrait pas arranger les choses, même si les Alpes-de-Haute-Provence semblent avoir toutes les chances d'être à nouveau éligibles pour le programme 2000 à 2006.", "", "Natura 2000 et le retour du loup", "", "De l'Europe, il fut encore question avec la directive habitats et Natura 2000 qui touche 11,2 % du territoire. Un dossier pour lequel l'ANEM intervient auprès du ministère afin de prendre la défense des communes dont le territoire est compris contre leur gré dans un site Natura 2000.",
"", "Parmi les autres sujets évoqués lors de cette réunion, on retiendra également la proposition de loi visant à favoriser la réhabilitation du parc immobilier touristique.", "", "Quant au retour du loup , celui-ci a fait l'objet d'une prise de position officielle de la part de l'ANEM qui s'articule autour de quatre grands thèmes.", "", "Elle demande notamment que l'on s'interroge sur les nécessaires limites à respecter dans la préservation du loup au regard des intérêts humains.", "",
"Enfin, les élus de la montagne, toutes tendances confondues, ont une nouvelle fois appelé au désenclavement urgent des deux départements alpins par l'axe nord-sud.", "", "Pierre Rémy, délégué général de l'ANEM, et Henri Savornin, président départemental, autour de Jean-Louis Bianco.")
-------------------------------------------"Environnement", "", "La présence du loup dans le massif alpin est de plus en plus contestée", "", "Une délégation de parlementaires a été reçue par M. Hervé Gaymard, ministre de l'Agriculture", "", "Une délégation de parlementaires composée de Christian Estrosi, Michèle Tabarot, Henriette Martinez, Lionnel Luca, Daniel Spagnou, Michel Bouvard, a été reçue le 3 septembre par M. Hervé Gaymard, ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche et des Affaires rurales pour évoquer les conséquences néfastes, pour l'agriculture de montagne, de la présence du loup dans les départements alpins.",
"", "Les députés présents, signataires d'une proposition de résolution visant à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la présence du loup , ont souligné auprès du ministre l'importance de la constitution de cette commission. Hervé Gaymard s'y est déclaré favorable en attendant avec impatience les conclusions de ses travaux.", "", "Dans l'attente du règlement définitif du problème, les députés ont réclamé la mise en place de mesures d'urgence et, notamment, d'une procédure efficace de prélèvement des loups.",
"", "Pour la défense des éleveurs", "", "Les députés des départements affectés par la présence du loup ont également réclamé la mise en place d'un traitement économique mieux adapté à la situation de crise que subissent les bergers.", "", "M. Hervé Gaymard a annoncé l'organisation de réunions prochaines avec les syndicats agricoles et les élus des départements concernés par la présence du loup , tout en rappelant son attachement viscéral à la défense des éleveurs dans les zones de montagne face à la présence de ce grand prédateur.",
"", "Les députés se réjouissent de l'accueil extrêmement positif qu'ils ont reçu de la part de M. Hervé Gaymard, ministre de l'Agriculture, qui connaît particulièrement bien les problèmes de l'élevage en zone rurale en étant lui-même élu d'une circonscription de montagne en Savoie.", "", "La position exprimée par le ministre a clairement démontré une évolution très sensible de l'Etat quant à la présence du loup dans le massif alpin, présence qui avait été systématiquement protégée, voire encouragée, par le précédent gouvernement sous la pression des écologistes.",
"", "Les députés se félicitent des avancées obtenues et du dialogue constructif qui s'est instauré avec le gouvernement, tout en réaffirmant leur détermination à s'opposer à la présence du loup dans le massif alpin.", "")